Ronsard : 1524 - 1585 (XVIe siècle).
En 1953, ce poème est intitulé « ode à Cassandre ».
il est rattaché en 1955 aux quatre premiers livres d'ode.
Il est composé de 3 sixains d'octosyllabes.
la première strophe traite de la beauté de la rose qui est assimilée à celle de la femme.
La seconde strophe traite de la mort de la rose, conforme aux lois de la nature.
La troisième strophe est une exhortation à profiter de la vie adressée à la femme aimée.
il y a 2 thèmes: - la promenade au jardin qui assimile la beauté et le festin de la femme à celle de la rose.
- l'invitation au carpe diem.
schéma rimique: aa bccb
rimes a et c féminines
rimes b masculines
le premier verre commence par une apostrophe (« Mignonne » ) équivalente de "Chérie", qui donne le ton. Il dévoile le registre lyrique. La personne est invitée à une promenade dans un jardin. La rose est le symbole d'amour. La personne est assimilée à une fleur.
La sonorité dominante est le "o", dans « mignonne », « allons », « roses », «écloses», «décloses », « robe »...la métaphore de la femme fleur passe par cette sonorité.
Il y a une personnification de la rose à qui on fait porter un vêtement féminin.
Champ lexical de la couleur : Rose, robe de pourpre au soleil.
Et le pourpre est une couleur royale, voire impériale. C'est la couleur des rois.
La rose devient la reine des fleurs et la fleur des reines.
Ce n'est qu'une nuance, mais elle achève la métaphore de la femme rose.
Tout ceci fait l'éloge de la femme, que Ronsard invite en promenade, qui n'est probablement pas la première , puisque « la Rose » indique que celle-ci est déjà connue.
« Les plis de sa robe pourprée » => allitération en "P".
« À point perdu » témoigne d'une angoisse. À partir du quatrième vers, on remarque un déclin de la rose, qui se refermerait, ce fanerait. un déclin de sa beauté, la perte des plis, de l'ouverture. Il s'agit d'une angoisse sur l'état de la rose.
L'assimilation de la femme à la fleur est accomplie sur la beauté, le rang, mais aussi sur une fragilité naturelle, sur un déclin de la couleur et de l'état.
La mort de la rose :
ce qui n'était qu'une angoisse au début devient une certitude : la perception de la Rose devient dépréciative, car il y a une destruction de la Rose dès le vers 7: "Las" (= Hélas); d'ailleurs, ceci est répété au vers 9 qui nous pousse à l'éligie qui elle-même introduit un constat triste sur l'état de la rose.
éligie = une plainte.
on a réellement une prise à témoin pour un constat dépréciatif : la perte rapide de la beauté de la rose.
"Comme en peu d'espace"
=>la fleur ne résiste pas au temps.
La découpe du vers 7 est la suivante : un monosyllabe, puis un heptasyllabe.
la place de "Mignonne" au centre de la strophe, limite la beauté de la belle et souligne le caractère fatal de la destruction de la rose.
"O vraiment marâtre nature" = la nature est une mauvaise mère car elle rend la rose éphémère.
L'exhortation à profiter de la vie :
=> carpe diem.
La strophe commence par "Donc", qui introduit la conséquence: « cueilliez votre jeunesse ».
=syllogisme : la rose est mortelle, la femme est rose, donc la femme est mortelle.
Le message de Ronsard n'est pas « dépêche-toi avant de mourir », mais « dépêche-toi de jouir de ta beauté, avant de la perdre ».